L’ANTIBIOTHÉRAPIE EN SALLE DE NAISSANCE : CONSÉQUENCES DE LA MISE EN PLACE DU PROTOCOLE CONFORME AUX DONNÉES DE L’ANAES AU SEIN DE LA MATERNITÉ DE NIVEAU III DU RÉSEAU PÉRINATAL DE BOURGOGNE - 09/03/08
Objectifs. Comparer les pratiques de prescription d’antibiotiques en salle de naissance avant et après la mise en place d’un protocole préconisé par l’ANAES, dans le but d’évaluer les avantages et les limites de celui-ci.
Matériel et méthodes. Deux périodes d’études de prescription des antibiotiques en per-partum sont définies à la Maternité du CHU de Dijon (niveau III) : du 1er janvier au 31 mars 2003, et, du 1er janvier au 31 mars 2004 ; toutes deux situées à une distance relative de la mise en place du protocole d’antibiothérapie visant à la prise en charge du risque infectieux en salle de travail. Il s’agit d’une étude rétrospective incluant toutes les patientes ayant reçu une antibiothérapie en cours de travail quel que soit le mode d’accouchement (voie basse spontanée ou instrumentale, césarienne programmée ou en urgence). Nous divisons les motifs de prescriptions d’antibiotiques en 2 catégories : antibioprophylaxie afin de prévenir un risque potentiel d’infection (rupture des membranes supérieure à 12 heures, techniques de surveillance du fœtus, accouchement prématuré avant 37 SA, portage de streptocoque B, délivrance artificielle-révision utérine, césariennes en urgence, autres motifs), et, antibiothérapie curative lorsqu’il existe des signes patents d’infection (fièvre maternelle, chorioamniotite, autres motifs).
Résultats. Alors que les deux populations sont comparables, la mise en place du protocole s’accompagne d’une inflation du nombre de patientes ayant reçu des antibiotiques (40 % en 2003 versus 49 % en 2004).Une augmentation des prescriptions d’antibioprophylaxie avant accouchement est observée (32,8 % des accouchements en 2003 versus 43,15 % en 2004). En effet, on note une majoration des antibioprophylaxies prescrites pour l’utilisation de techniques de surveillance (oxymétrie, amnioinfusion, lactates au scalp, tocométrie interne). Ce taux de prescriptions est multiplié par un facteur 15. De même, le taux d’antibioprophylaxie pour prévention du risque infectieux en cas d’accouchement prématuré avant 37 SA est multiplié par un facteur 7. Par ailleurs une stabilité des prescriptions en post-natal (césarienne programmée, DA-RU) est observée. Cependant, notre étude permet de constater une harmonisation des pratiques concernant les motifs de prescriptions d’antibiotiques en prévention, et, une substitution de l’utilisation en première intention de l’Augmentin® au profit du Clamoxyl®.
Conclusion. Cette étude permet de constater une harmonisation des pratiques périnatales concernant la prise en charge du risque infectieux en salle de naissance. Mais cette évaluation nous permet de nous interroger sur la nécessité de la prescription systématique d’antibiotiques en cas d’accouchement avant 37 SA sans facteur de risque infectieux surajouté, et, lors de la mise en œuvre de techniques d’évaluation du bien-être fœtal.
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Vol 34 - N° 3-C1
P. 306 - mai 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.